C’était au début du Printemps. Elle m’a dit « Margaux, tu pourrais faire une course pour moi au Père Lachaise ? ».
Alors j’avais déjà entendu parler de « Safari Romantique » au Père Lachaise, de visites « insolites« , de visites toutes plus farfelues les unes que les autres.
J’avais entendu des choses diverses et variées mais pas encore « faire une course« .
Comme j’aime mon amie, j’ai écouté la suite et j’ai compris que, par pudeur, elle me chargeait d’une mission là-bas. Les mots détournés sur les maux ancrés. Sur la tristesse et le chagrin. Sur le souvenir et la fidélité.
S’assurer que là-bas, au Père-Lachaise, les choses sont en place. Pas détériorées. Revoir une plaque avec le nom de l’amie partie trop tôt, partie trop vite. Les demandes que l’on transforme parce qu’on est pudique mais qu’on a envie de savoir si le dernier souvenir de l’amie est resté tel que dans les souvenirs embués.
J’ai fait la petite course. Bien sûr, j’en ai profité pour me balader à travers les allées du cimetière. Je me suis attardée sur certaines tombes. J’ai prié devant d’autres. Je suis restée longuement devant celle de Bashung. Et puis je suis partie. Parce qu’à moi, on a beau dire que c’est un lieu de paix, de repos, de calme et que la verdure au Père-Lachaise « tu sais c’est le poumon de Paris » et que « les sculptures sur les tombes si tu t’y attardes », je n’aime pas cet endroit.
Non, c’est pas mon truc, ce cimetière-là. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas. J’adore les cimetières d’ordinaire, mais celui-là : non. Il me flanque les jetons.
Du coup, en ressortant j’ai pris un bol d’air, dites donc. Ou si vous préférez, j’ai sorti la tête hors de l’eau, toute en apnée que j’étais. J’avais soif. J’ai souvent soif à Paris parce que j’y marche beaucoup.
A la sortie du Cimetière, j’ai tourné à gauche sur le boulevard de Ménilmontant, j’ai traversé la rue du Repos (ça ne s’invente pas) et je suis entrée chez l’Ami Justin. J’ai imaginé tous ces gens venus déposer leur chagrin devant un verre. Asseoir leur douleur devant une assiette. J’ai imaginé tous ces gens, au fil des ans, venir en pèlerinage au Père-Lachaise et dormir chez l’Ami Justin, qui fait hôtel. J’ai imaginé tous ces gens en simple visite venir se poser. Boire un coup pour faire passer l’émotion. Et puis ces ouvriers, ces travailleur du quartier, ces danseurs du samedi soir ou du dimanche après-midi. Après la tâche. L’Ami Justin n’est pas seulement un bar, un restau ou un hôtel.
C’est un lieu de vie. On y vient, on s’y pose et on y reste.
L’accueil y est sincèrement chaleureux. Des jeunes gens sympathiques et souriants, prompts à rendre le moment passé chez eux, agréable. Et il l’est.

« Un sandwich sur le pouce, ma p’tite dame ? C’est comme si c’était fait ! ». Le jeune homme est souriant et dynamique. Le coup de feu de midi va arriver et pourtant pas de stress ni chez lui ni chez sa collègue. Tout le monde s’affaire, sereinement.

Venez découvrir l’Ami Justin, son décor, sa douceur et son ambiance parisienne, xxème arrondissement, de début de siècle et un peu après. Juste ce qu’il faut pour se sentir bien.
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L’AMI JUSTIN
28 Boulevard de Ménilmontant
75020 PARIS
01 43 48 77 36
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